SI LE COCON CACHE LE MINOTAURE
2021 - Série de 26 dessins, 23x30cm, crayons de couleur sur papier.
Les textes ci-écrits viennent directement du verso des feuilles
A
Le Minotaure dans son labyrinthe n’est pas l’envahisseur. Il est là en roi sur son domaine et c’est « l’autre », en venant qui détruira l’harmonie.
Des cocons... C’est une manière de naître, avec lenteur, isolé du bruit des autres, au-dessus des montagnes. Chacun retient son souffle, tandis que seuls les cocons respirent. D’affreuses choses peuvent en sortir.
Tout sera lourd. La naissance n’a rien de beau. C’est beaucoup trop organique et sanguinolent. La naissance est bouillonnante. Seul le cocon lui, est beau. Il est asséché, craquant et chaud. Seul le cocon vaut quelque chose.
Je ramasserai ces morceaux qui tombent sur le sol. Je reconstituerai ces cocons vides, troués et dans leurs creux, en apprécierai les vides.
B
Harassé oui, par le temps. Il tournait en rond, incapable de trouver la moindre solution à son malheur. Parce qu’il est Minotaure, il est voué à perdre face à l’amoureux d’Ariane.
... C’était à Emmaüs, là où il y a les carnets de brouillon et quelques pauvres stylos qui ne marchent plus. Au regard ce sont accrochées des feuilles de répertoires.
Comment résister à l’appel des lettres sur fond rouge ?
En dessinant dessus, il y a ce sentiment de faire vivre le papier, de lui donner sa réelle valeur, un peu comme si on taillait un diamant brut.
C
Avoir des idées. Question de l’idée et non la question du concept.
Minotaure, dehors !
Tout ça part d’une nécessité. Le dessin, la réflexion menée sur l’art, tout ça n’est pas choisi. C’est quelque chose qui surgit à soi et en soi au jour le jour, ce qui peut générer une fatigue incroyable. Jamais la pensée de l’art ne quitte la tête et le corps. C’est lourd, vampirisant. Où se situe le repos lorsque même en voyage, même à la terrasse d’un café, les questions ne cessent d’être ressassées ?
Des envies d’art.
Et chaque pas dans la rue est un souffle pour la production. Et chaque conversation aussi. Le mouvement de la vie est voué à l’art. C’est à la fois suffoquant et passionnant.
Les creux dans la terre prennent leur sens à partir du moment où on leur insuffle des descriptions sous-jacentes.Tck.